Dis moi, maman

Publié le par Tamina

[Ecrit en 2014. Première et unique chanson écrite. Jamais mise en musique. Le narrateur est un homme.]

Dis-moi, Maman
Pas vrai qu’elle est jolie Marie.
Tu sais, Maman
Nous reviendrons cueillir au printemps
Les premières prunes du bord de l’éta
ng

 

Je l’ai rencontrer comme toujours
A un croisement, un détour
Chez des amis pour être exact
Je ne me souviens plus de la date

 

Il y avait dans ses cheveux tressés
La candeur d’une nuit d’été
De celle où dans ta robe bleue
Je vois combien Papa est amoureux

 

Elle s’est accrochée à mon bras fébrile
Pour rêver sur la promenade
Et dans un élan imbécile
C’était sa main ou l’escapade

 

Dis-moi, Maman
Pas vrai qu’elle est jolie Marie.
Tu sais, Maman
Nous reviendrons cueillir au printemps
Les premières prunes du bord de l’éta
ng

 

Je plains la mélancolie de son visage
Quand s’enlace le crépuscule et l’aurore
Là où les étoiles s’adossent au rivage
Pour épingler au ciel mes remords

 

Alors, je m’enfonce dans son corps
Et dans une ultime prière
Je brûle mes paupières
Pour changer le décor

 

Je la trompe, je sais, je m’abuse
Contre les seins de la Méduse
Me voilà vide, sans espérance
Je suis crucifié, Maman, à une autre déviance

 

Dis-moi, Maman
Pas vrai qu’elle est jolie Marie.
Tu sais, Maman
Nous reviendrons cueillir au printemps
​​​​​​​Les premières prunes du bord de l’éta
ng

 

Arrivé sans crier gare
A un croisement, un hasard
Maman, sur Dieu je te le jure
Il était beau comme une injure

 

J’ai glissé mes doigts
Sous ses hanches joueuses
M’enivrant, maladroit
A sa docilité furieuse

 

Fallait-il qu’il courbe l’échine
Pour que je perde raison
A son dos, des bouquets d’épines
Fleurissent mes espoirs vagabonds

 

Nous écrasions en fracas abrupt
L’insupportable de nos corps
Maman, pardonne-moi l’insulte
Mais, j’en bande encore
Mais, j’en bande encore

 

 

Dis-moi, Maman
Pas vrai qu’elle est jolie Marie.
Tu sais, Maman
Nous reviendrons cueillir au printemps
​​​​​​​Les premières prunes du bord de l’éta
ng

 

Si je pouvais encore compter
A la dentelle de son dos
Les marches tendres et brisées
Qui nous menait à l’échafaud

 

Alors, Maman, je laisserai pourrir
Tes prunes, du bord de l’étang
Pour qu’il puisse encore blottir
Dans ma nuque, ses baisers brûlants

 

Mais, je sais Maman que les prunes ça n’attends pas
Avec l’hiver, viennent leurs trépas
Alors, j’accroche ton panier à mon bras ballant
Et j’embrasse Marie au bord de l’étang
Et, j’embrasse Marie au bord de l’étang

 

Dis-moiMaman
Pas vrai qu’elle est jolie Marie.
Tu sais
, Maman Nous reviendrons cueillir au printemps
​​​​​​​Les premières prunes du bord de l’éta
ng

Publié dans Poésies

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